Voitures électriques

Témoignage : bilan de ma première voiture électrique

Par Stéphane Bourque /
J’ai l’impression que je viens tout juste d’acheter mon véhicule électrique. J’ai peine à réaliser que j’ai déjà parcouru 5 000 kilomètres avec celui-ci. Pourtant, je n’ai jamais été un maniaque de voitures. Pour moi, c’est un objet pratique pour aller du point A au point B.
Mon idée en achetant un véhicule électrique était de pouvoir me déplacer sans émettre aucune émission polluante, contrairement à mon ancienne voiture qui, en plus, peinait à masquer ses quinze années d’usure.
Après mures réflexions, j’ai finalement opté pour une voiture électrique d’occasion, une Spark EV 2015. Lors de l’essai routier, tout de suite elle m’a plu : bonne accélération, silencieuse et économique.

Ma Spark au Parc des Îles de Saint-Timothée

Recharge
J’ai acquis ma Spark à l’hiver 2019. Je croyais devoir apprendre à la dure comment gérer mon autonomie. J’ai toutefois réalisé rapidement que le véhicule comblait mes besoins quotidiens et que la gestion des recharges, c’est beaucoup plus simple qu’on le pense.
En ce qui me concerne, 97% de mes recharges se font sur ma borne domestique 240 volts. On branche et le véhicule gère ça tout seul jusqu’à la prochaine utilisation. Si la batterie est complètement vide, le temps de recharge sera de 7 heures et il en coûtera un gros 2$ en électricité.
L’hiver, je peux activer le chauffage à distance alors que la voiture est encore branchée. Ceci me permet de partir avec une voiture chaude et une batterie encore pleine à 100%. Fini l’obligation de faire tourner un moteur à essence dans le vide pour désembuer les fenêtres.
J’ai installé un appareil mesurant le courant, ce qui me permet de calculer exactement combien d’énergie me coûte mes déplacements. Ainsi, de février à mai, j’ai mesuré un coût de 139.44$ en électricité pour parcourir exactement 5 000 kilomètres. À cela s’ajoute 12,88$ pour l’utilisation des bornes publiques pour un total de 152,32$.

Ainsi, les kilomètres que j’ai roulés avec des recharges à domicile m’ont coûté pour cette période 2,9 cents du kilomètre. Ma facture d’électricité fut majorée en moyenne de 35$ par mois. Il est à noter que ces coûts seront revus à la baisse quand les statistiques du reste de l’année auront été compilées.
 

 
 
 
 
 
 
Petite batterie
Des voitures électriques avec de petites batteries comme celle de la Spark EV, il ne s’en fait plus et c’est dommage, car même avec seulement 19 kilowatts/heure, elle comble tous mes besoins. Pour vous donner un ordre de grandeur, une Ioniq c’est 28 kWh, une Bolt c’est 60 kWh et les grosses Tesla jusqu’à 100 kWh. Ce sont sans doute d’excellents véhicules, mais dans MA situation, payer pour une plus grosse batterie aurait été un gaspillage d’argent et de ressources.
Côté autonomie, on parle de 130 km l’été et, dans les grands froids hivernaux, 70 km. Ma pire performance a été de 68 kilomètres à -25 degrés avec un temps venteux avec beaucoup de chauffage.
Pour les lecteurs se demandant si j’ai peur de tomber en panne dans un embouteillage, il faut savoir que plus on roule au ralenti avec un véhicule électrique et plus sa consommation diminue. Un véhicule électrique immobilisé ne consomme pratiquement rien. Donc, non je n’ai pas peur.
Lorsque la batterie devient faible, l’écran affiche un premier avertissement, puis un second. Quand on étire trop sa chance, le véhicule coupe le chauffage, réduit la puissance du moteur et nous sert un troisième et dernier avertissement. Là, c’est le temps de se garer avant que le véhicule ne s’immobilise pour de bon. Bref, pour tomber en panne, il faut pratiquement le faire exprès. Mais sachez que dans le coffre d’un VÉ il y a toujours une petite borne qui fonctionne sur le 120V. Ainsi, partout où il y a de l’électricité, on peut se recharger.
 

En visite ou en dépannage, la borne portative permet de se recharger n’importe où.

Planification
Mis à part l’agrément de conduite, la seule différence que j’ai constatée avec un véhicule électrique, c’est qu’il faut planifier son itinéraire lorsqu’on a à faire de longs trajets. Mais avec la multiplication des bornes rapides, c’est maintenant beaucoup plus facile qu’avant. Le réseau québécois de bornes publiques est en pleine expansion et fait l’envie des autres provinces.
 

Aperçu des bornes publiques actuellement disponibles (En vert : bornes 240v.
En orange : bornes rapides 400 V). Source: PlugShare.

Finalement, si vous hésitez à tenter l’aventure électrique je vous donnerais comme premier conseil d’aller voir un propriétaire de véhicule électrique. Vous serez plus à l’aise pour poser vos questions . Vous aurez ainsi le point de vue d’un utilisateur plutôt que d’un vendeur.
N’ayez pas peur, une voiture électrique, ce n’est pas ce que vous pensez : c’est bien mieux.
Stéphane Bourque
Salaberry-de-Valleyfield

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