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Rupture d’inventaire : les paris sont ouverts

Avec la nouvelle hausse du prix du carburant, l’arrivée du tout nouveau rabais fédéral et celle prochaine (espérons-le) du beau temps, les acheteurs et acheteuses potentielles de véhicules hybrides rechargeables et électriques risquent fort d’être confrontés à un défi que les premiers acheteurs ont trop bien connu: les délais de plusieurs semaines voire plusieurs mois avant d’avoir accès à leur nouveau véhicule.
Il fut un temps jadis où la très grande majorité des concessionnaires n’avaient que peu voire pas du tout d’inventaire de véhicules enfichables construits par leurs constructeurs respectifs. De la Bolt à la e-Golf, de la Ioniq à la Leaf, de la Smart ED à la Clarity PHEV, il n’était pas rare de devoir attendre de nombreux mois avant de pouvoir mettre la main sur une de ces petites merveilles.
Ce qui a sonné la début de la récréation pour les Québécois fut l’élection de Doug Ford l’été dernier en Ontario qui, en mettant fin au rabais gouvernemental à l’achat d’un véhicule électrique dans leur province, a stoppé net les ventes chez eux. Cela a fait en sorte que les inventaires ET les allocations ont été transférés en grande partie au Québec. Comme je l’avais déjà écrit, le malheur des Ontariens a fait le bonheur des Québécois.
Mais ça, c’était avant.
Avant une autre élection, à venir celle-là, qui a fait en sorte que le gouvernement fédéral Libéral a mis en place un rabais de $5000 depuis le premier mai dernier. Or, ce rabais rend tout à coup plus accessibles et donc plus intéressants les véhicules électriques pour les acheteurs de plusieurs provinces qui n’y avaient jamais eu droit: Manitoba, Alberta, Saskatchewan, Nouveau-Brunswick, Ile-du-Prince-Édouard, Terre-Neuve, Nouvelle-Écosse… sans oublier le retour des rabais pour les acheteurs ontariens.
D’ailleurs, des concessionnaires ontariens qui transféraient volontiers leurs véhicules électriques au Québec ont tout à coup dit non aux concessionnaires québécois… le 19 mars 2019, soit le jour du budget fédéral.
Ce faisant, ces inventaires déjà limités de véhicules électriques fournis par les constructeurs automobiles au Canada devront maintenant être redistribués dans TOUTES ces provinces plutôt que principalement au Québec suivi de la Colombie-Britannique.
Cela risque donc de rendre l’accès à ces véhicules plus difficiles pour les acheteurs du Québec.
Oui, il y a présentement de l’inventaire chez plusieurs concessionnaires de chez nous.
Non, ça ne risque pas de durer longtemps.
En fait, ce sera même plutôt court.
La pression sur les ventes est extrêmement élevée en ce moment au Québec, ce qui accroit la pression sur les inventaires, ce qui accroit la pression sur les concessionnaires qui eux augmenteront la pression sur les représentants des divisions canadiennes qui eux tenteront d’augmenter la pression sur les bureaux-chef des constructeurs automobiles.
Or, l’augmentation des commandes faites par les divisions canadiennes auprès de leurs maisons-mère ne se traduira pas automatiquement par plus de livraisons au Canada à court terme ou même à moyen terme. Certains représentants m’ont déjà avoué que ce sera un réel défi pour eux d’être capables de recevoir plus de véhicules pour le marché canadien, à tout le moins dans les prochains mois.
C’est pourquoi, à la lumière des ventes qui ont littéralement explosé depuis le 1er mai, je prédis qu’une majorité de concessionnaires représentant une majorité de constructeurs automobiles seront en rupture d’inventaires… dès le mois de juin 2019.
C’est demain, ça.
C’est d’ailleurs déjà un problème chez certains d’entre eux.
Si la Loi Zéro Émission du Québec procure un certain avantage aux acheteurs québécois du fait de l’obligation pour les constructeurs de vendre un pourcentage croissant de véhicules électriques, cette loi n’est pas assez sévère pour faire en sorte que les constructeurs se sentent obligés d’ici 1 an à 18 mois de mettre toute la gomme pour répondre à la demande sans cesse croissante.
Et ça, c’est sans oublier le fait que plusieurs constructeurs se voient confrontés à la disponibilité encore restreinte de batteries.
Je vous invite donc à parier sur le moment où nous nous retrouverons à nouveau dans la situation que nous avions jadis vécu de 2012… à octobre 2018.
Je vous invite de plus à en parler aux représentants des constructeurs automobiles qui seront présents en fin de semaine au Salon du Véhicule Électrique de Montréal à la Place Bonaventure.

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