Essai routierMitsubishiVoitures électriques

Mitsubishi I-MIEV 2016: une « Corolla » électrique.

Le bagage de connaissances de Daniel sur l’électrification des transports est tel qu’il est incommensurable! Daniel se consacre désormais aux «3E» : Énergie, Environnement et Électrification des transports! Bienvenue dans la communauté de Roulez Électrique, Daniel!

Sylvain Juteau

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Il y a 4 ans presque jour pour jour, je publiais un texte pour le journal Le Devoir intitulé « Déprogrammez-vous! Branchez-vous! » où je témoignais de mon expérience au volant de la Mitsubishi I-MIEV.

http://www.ledevoir.com/economie/automobile/329786/mitsubishi-i-miev-deprogrammez-vous-branchez-vous

J’écrivais alors que les gens devraient se déprogrammer pour être capables de passer à la voiture électrique et spécialement à CETTE voiture électrique.

Se déprogrammer voulait dire alors et veut toujours dire cesser de croire indispensables et incontournables ces prémisses qu’on nous a ancrées dans le ciboulot au fil des ans du type :

–          plus gros est meilleur (bigger is better);

–          plus puissant est obligatoirement mieux (message aux fans finis de Tesla…);

–          il faut de plus en plus de gadgets dans nos voitures;

–          une voiture doit obligatoirement avoir 500 kilomètres d’autonomie.

En effet, cette voiture n’est pas grosse, puissante ou bourrée de gadgets… et ce n’est pas plus mal.

Ce qui compte pour certaines personnes, c’est de se rendre du point A au point B avec un véhicule fiable, assez spacieux pour les courses de tous les jours et abordable.

Et la Mitsibishi I-MIEV accomplit ces tâches sans coup férir.

Elle ne suscite pas la passion.

Elle ne fait pas tourner les têtes.

Mais elle fait bien son boulot.

Tout comme la Toyota Corolla fait le sien depuis des lustres.

Sur la route

Cette voiture se conduit de façon tranquille, tout comme les Toyota Corolla d’antan. Les accélérations ne peuvent être brusques car cette voiture n’est pas très puissante. Les courbes ne sauraient être prises à grande vitesse, mais qui veut faire du rallye en I-MIEV? Elle se rend du point A au point B en roulant mollo, à vitesse raisonnable et de façon zen.

Elle n’est PAS dangereuse dans les courbes, mais sa tenue de route est un peu molle. Heureusement, le fait que les batteries soient situées dans le plancher aide à abaisser son centre de gravité (D’ailleurs, je serais curieux de conduire la version diesel de cette voiture…).

Son autonomie n’est pas très élevée. Le mieux que j’ai pu faire en conditions idéales est 125 kilomètres, ce qui est moins que les 145 kilomètres de la Smart ED. Elle est donc la voiture 100 % électrique avec le moins d’autonomie sur le marché.

Recharge

Sa batterie de 16 kWh (dont environ 12 kWh sont utilisables) peut être rechargée en un minimum de 14 heures sur une prise de 120 volts et en 7 heures avec un chargeur de 240 volts. Cela est dû à son chargeur de 3,3 kWh. Il faut le dire : Un tel type de chargeur intégré plutôt qu’un chargeur d’au moins 6 kWh est totalement dépassé en 2016 pour une voiture 100 % électrique.

Par contre, contrairement à la Smart qui en est totalement dépourvue et la Leaf pour laquelle vous devez payer un surplus qui augmente son prix à 37 338 $ (transport et préparation inclus), la I-MIEV peut être rechargée sur une borne rapide grâce à son port de recharge rapide CHAdeMO. Et cela devient de plus en plus intéressant au fur et à mesure que les bornes de 400 volts sont déployées à travers le Québec.

Intérieur et extérieur

L’intérieur et l’extérieur de cette voiture sont plutôt spartiates, c’est-à-dire particulièrement dépouillés. La qualité d’assemblage est correcte, sans plus; les essuie-glaces sont EXTRAORDINAIREMENT mal situés lorsqu’au repos; aucun régulateur de vitesse n’est disponible; la configuration des boutons est ergonomiquement mal pensée et l’écran central est illisible dès que le soleil plombe dans la voiture; la qualité des tissus de siège est très ordinaire; les plastiques font bon marché; bref, cette voiture fait un pied de nez aux conventions sur ce que doit être une voiture « branchée » en 2016.

Elle est utilitaire, un point c’est tout.

Elle est assez spacieuse pour faire les courses… ou livrer du poulet. En effet, plusieurs restaurants St-Hubert se servent de Mitsubishi I-MIEV pour faire leurs livraisons et, selon les informations que j’ai obtenues, ils seraient très satisfaits de leur fiabilité… et des 5 000 $ par année qu’ils sauvent en essence et en entretien par rapport aux autres Toyota Yaris de leur flotte. D’ailleurs, plusieurs I-MIEV ont allègrement dépassé les 100 000 kilomètres sans le moindre pépin.

Un écologiste de la gauche radicale forcé de se déplacer en voiture serait tout à fait à l’aise d’être vu à son volant. Elle est donc aux antipodes de la Tesla S qui est l’incarnation du luxe écolo bon chic, bon genre.

Prix très raisonnable

À 29 698 $ (transport et préparation inclus)

– 2 000 $ de rabais de Mitsubishi

+ taxes

– 8 000 $ de rabais du gouvernement

Cette voiture est 7 000 $ moins chère que la Chevrolet Spark de base et 10 000 $ moins chère que la Nissan Leaf lorsque celles-ci sont équipées du port de recharge rapide.

En conclusion, la Mitsubishi I-MIEV ne suscitera pas les cris et les regards admiratifs, mais elle fait son boulot de façon honnête, elle est fiable et elle est la voiture à 4 places 100 % électrique de loin la moins chère du lot.

Et pour cela, elle mérite le respect, tout comme l’ont mérité la Toyota Corolla ou même la Citroën 2 chevaux avant elle.

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