Conduire mexique en tesla
Tesla

Conduire une Tesla au Mexique

Tout a commencé quand Sylvain Juteau a tenté de me convaincre de passer de Volvo à Tesla. Ça m’a pris 5 ans, mais j’ai finalement arrêté mon choix sur un Model X que j’ai acheté chez JN Auto.

Je ne le savais pas à l’époque, mais les 3000 km de superchargers gratuits que JN Auto donne à ses clients allait m’être très utile, dès la première année.

Notez que JN Auto m’a dit qu’ils donnaient encore 3000 km de superchargers gratuits à tous ceux qui leur achète

Mon frère Alexandre de Prêts pour la route vit depuis trois ans dans sa roulotte et il m’a proposé de venir le rejoindre en avion au Mexique pour la semaine de relâche. Mais moi j’aime les défis. Sylvain ne me croyait pas lorsque je lui ai annoncé que j’allais faire un road trip de 12 000 km au Mexique avec mes quatre enfants en Tesla !

Dans ce blogpost, je vais vous donner pas mal tous les renseignements que vous aurez besoin si vous aussi avez envie de faire cette folie de conduire au Mexique avec votre Tesla.

On s’est rendus à Puerto Vallarta, Tequila, Guadalajara et Mexico City en 80 heures exactement. Le retour a pris le même temps. Nous ne nous sommes pas arrêtés pour dormir à l’hôtel, nous avons fait des rotations de conducteur.

La partie plate: l’immigration et l’importation de véhicule

Ce n’est pas tellement compliqué de se rendre en voiture au Mexique. Il faut traverser les États-Unis et le réseau de superchargers Tesla est très au point. Sauf au sud des États-Unis où ils sont quand même espacés, mais ce n’est pas vraiment un problème.

Je suis passé par le très populaire pont international II à Laredo, TX. Vous remarquerez qu’il n’y a pas de douanes de l’autre côté, à Nuevo Laredo, Mexico. Non, aucun poste de douanes.

Cependant, cela ne veut pas dire que vous pouvez vous promener dans le pays librement ! Il faut se dépêcher à se rendre à Citas Banjercito qui est pratiquement sous le pont que vous traverserez. Suivez les indications pour vous y rendre. Ce n’est pas tellement compliqué, mais prenez la peine de regarder sur Google Maps/Satellite pour comprendre avant d’arriver.

Rendus dans le Banjercito il faut suivre les pancartes de 1 à 8. Ce sont les étapes.

D’abord l’immigration qui coûte environ 50 USD$ par personne. Vous aurez besoin d’argent USD ou d’une carte de crédit pour payer, ainsi que vos passeports et un crayon.

Ensuite, l’importation de véhicule. Vous aurez besoin d’un original de votre certificat d’immatriculation du véhicule, une photocopie de votre permis de conduire, et la carte de crédit du propriétaire du véhicule pour payer un dépôt de 500 USD$ qui vous sera remboursé à la sortie du pays. Si vous sortez par le même pont de 8h à 20h, vous pourrez demander le remboursement directement en passant sur le pont. Autrement, il faudra retourner au Banjercito.

Notez que ce poste est ouvert 24h/24 et qu’il n’y a personne en file à minuit, l’heure à laquelle nous y sommes passés.

Aussi, il vous faudra une assurance véhicule pour le Mexique car votre assurance auto ne vous couvrira pas. J’ai trouvé la moins chère sur BestMex.com

La nuit, ce processus m’a pris une heure. Le jour, il paraît que cela peut prendre jusqu’à trois heures. Il est impossible de faire la pré-importation de véhicule en ligne car Tesla ne figure pas parmi la liste de manufacturiers automobiles.

Les routes et les péages très fréquents

Les routes au Mexique sont aussi belles qu’aux États-Unis. Lisses. Neuves. Bien construites. En fait, c’est vrai surtout pour les autoroutes payantes, mais pas pour toutes les routes de campagne.

Si vous suivez les routes des superchargers, alors vous suivrez les belles routes.

Nous n’avons eu aucun problème à conduire de nuit sur les routes mexicaines, sauf la fatigue. Merci à l’autopilote de Tesla !

Vous aurez besoin de Pesos mexicains pour payer les péages qui sont extrêmement fréquents. Je prends la peine de le spécifier: il n’y a pratiquement pas de stations de péages sur les routes américaines quand on va vers le sud. Mais au Mexique, vous aurez à payer l’équivalent de 200 $CAD en Pesos pour vous rendre vers Puerto Vallarta, qui était notre première destination.

Le montant à payer est généralement indiqué sur une pancarte à la station de péage, donc pas besoin de parler espagnol.

Nous avons circulé sur deux routes de campagne (entre Aguascalientes et San Lui Potosi, et dans la région de Tequila) et les routes étaient très pratiquables.

Je roulais à plus de 100 km/h sur les routes de campagne sans aucun problème. Sur les autoroutes payantes, je roulais à 120 km/h et même 130 km/h très souvent sans problème.

Le réseau de recharge est…

Ma voiture est une X100D. Donc une batterie de 100 kwh. Je me sens généralement confiant de pouvoir faire au moins 350 km à bonne vitesse, avec mes enfants à bord et l’air climatisé activé.

Tesla avait installé, au moment de faire de mon road trip, 15 superchargers au Mexique. Plusieurs autres seront installés dans les prochains mois mais n’étaient pas encore actifs au moment de faire le roadtrip.

Ces 15 superchargers sont bien situés pour quelqu’un qui a une batterie de 100 kwh comme moi, mais quand même, c’est limite. La plupart sont soit à côté d’un ou deux restaurants ouverts le jour, soit d’une station service 24h, soit d’un centre d’achat ouvert le jour (quand la ville est suffisamment grande).

Fait intéressant à noter: les superchargers sont actuellement gratuits au Mexique.

Premier problème, au supercharger de Matehuala qui était le seul arrêt de recharge possible sur ce segment. 6h AM, le stationnement du restaurant est fermé par deux barrières, barrées. Heureusement, il était facile de débarrer la deuxième.

Le lendemain j’ai envoyé un courriel au restaurant et ils m’ont dit qu’il y avait un gardien de sécurité la nuit qui pouvait ouvrir les barrières. Il suffisait de demander sur-place.

À une reprise, j’ai senti une grande « range anxiety ». Vers Aguascalientes, on a stoppé la climatisation, et réduit notre vitesse à moins que la limite permise pour nous assurer d’arriver au supercharger. Ma blonde avait peur de rester prise dans le désert !

Entre les superchargers d’Aguascalientes et Compostela, il y a 411 km, dont 100 km dans les montagnes. C’est très serré même si on se charge à 100%. J’ai d’abord pris le risque…

Je me disais qu’…

Anyway, Guadalajara est une grosse ville comme Montréal et il y a deux BRCC 50 KW. On s’arrêtera quelques minutes si à mi-chemin on en sent le besoin…

Et ce besoin est finalement venu. Avec la grande chaleur, mon ordinateur Tesla me disait que je ne me rendrais peut-être pas jusqu’à Compostela. On est donc arrêté à Guadalajara. Une ville aussi populeuse que Montréal…

Mais voilà, les deux BRCC étaient désactivées. On s’est rabattus avec désespoir sur une borne de 6 KW de niveau 2 et on est allés souper. Cet arrêt nous a permis de nous rendre à destination en arrêtant à Compostela.

Au retour, pour le même segment nous avons dû nous arrêter charger à la seule borne dans les montagnes: celle de Tequila ! J’ai, d’avance, contacté l’hôtel pour demander si on pouvait se charger en mangeant. Ils ont été très sympatiques et ont accepté. Je vous recommande grandement Tequila, c’est un superbe village, et la Tequila qu’on peut s’y procurer n’a absolument rien à voir avec celle à vendre à la SAQ !

Nous avons donc pris la route pour Mexico city.

À cause de tous les arrêts de recharge, notre 11 heures de transport théorique a plutôt été 19 heures. 2 bornes de niveau 2 pour deux heures, et plusieurs superchargers plus tard, nous sommes arrivés à Mexico City où il n’y a aucune borne de niveau 3, sauf les superchargers hors de la ville. Pouvez-vous y croire ? C’est tout de même une des trois villes les plus populeuses d’amérique !

Nous nous y sommes chargés à notre AirBNB dans une prise 110V de niveau 1 pendant 2 jours, puis quelques heures au centre d’achat à une borne de 14KW. Juste assez pour partir à 98% de charge.

Encore sur la route, nous nous sommes arrêtés dans une des seules bornes de niveau 2 à Guanajuato. Je n’ai pas demandé la permission d’avance à l’hôtel, les bornes semblaient publiquement accessibles et quelqu’un avait déjà fait un check-in sur Plugshare. Oui, on peut se fier à Plugshare au Mexique.

De là, aucun problème jusqu’à Monterrey. Mon frère m’avait déjà dit que c’était une ville très dangereuse et me conseillait de ne pas y aller. Sur Plugshare, je voyais un supercharger juste à côté de la ville dans les montagnes (où je m’étais déjà arrêté). Mais je voyais aussi un supercharger à Monterrey sans aucun check-in, ni photo. J’aime le risque. J’y suis allé…

J’ai bien fait, j’étais le premier sur Plugshare à paver la voie pour ce supercharger. J’ai mis une photo de son emplacement. Très sécuritaire, d’ailleurs, situé dans un stationnement souterrain d’un centre commercial haut-de-gamme.

Petite note sur les superchargeurs aux États-Unis: ils sont moins rapprochés au sud qu’au nord. Les limites de vitesse sont élevés, alors on roule vite et on consomme plus d’énergie.

Si vous avez une plus petite batterie, vous pouvez quand même faire ce périple. Planifiez davantage votre trajet (je n’avais absolument rien planifié) et vos recharges. Vous aurez besoin de faire plus d’arrêts que moi, c’est sûr. Mais d’ici un an, Tesla va mettre en place plusieurs autres superchargers.

Pendant toutes mes recharges au Mexique, je n’ai vu aucune autre Tesla. J’ai vu trois Leafs (dont deux qui appartenaient à l’université de Guadalajara). La voiture électrique est encore à ses balbutiements au Mexique.

Voici tous les superchargers qu’on a utilisés pendant notre roadtrip:

Le réseau LTE/3G cellulaire et l’autopilote

Pendant 95% du trajet, le divertissement de l’écran de la Tesla avait accès à internet. Musique Spotify, cartes, aucun problème.

Pour 5% du temps, mon cellulaire pouvait remplacer le réseau de Tesla.

1% du temps, mon cellulaire n’avait pas de réseau.

L’autopilote nous a été très utile tout le long du parcours. On ne s’est pas arrêté pour dormir en route à l’aller et au retour. Si vous avez l’autopilote, vous savez comme moi qu’il est un bon rampart au manque d’attention sur la route.

Cependant, sur le territoire mexicain, l’autopilote de Tesla ne fonctionne pas de la même manière. Il y a deux différences que j’ai remarquées.

D’abord, pour changer de voie, il faut absolument tourner soi-même légèrement le volant. Également, pour lui montrer qu’on est bel et bien derrière le volant à chaque minute, il ne suffit pas que de toucher à un bouton du volant, il faut absolument exercer une force sur le volant.

Mexico City

Il n’y a pas de borne de niveau 3 à Mexico.

Vous ne pouvez pas conduire certains jours de la semaine. C’est une mesure pour réduire le smog qui s’applique étrangement également aux véhicules électriques. Les jours interdits dépendent de la dernière lettre/chiffre de votre plate d’immatriculation.

Le règlement est assez complexe à comprendre mais il existe une passe touristique gratuite qui vous permet, en tant qu’étranger, de conduire pendant deux fois 7 jours sur le territoire de la ville. Vous pouvez vous la procurer ici.

C’est une magnifique ville, très cosmopolite, où on mange très bien. Mais c’est plus difficile à respirer à cause de l’altitude et du smog. Aussi, vous vous heurterez à énormément de trafic, sauf si vous circulez à minuit. On l’a appris à nos dépends…

La police et l’anglais

Tout le monde va vous dire que le Mexique est super dangereux. Que si vous ne vous faites pas attaquer par les bandidos, ça sera la police corrompue qui va vous extorquer.

Mais tous ces gens n’ont jamais conduit au Mexique. Ils connaissent quelqu’un, qui connaît quelqu’un qui s’est déjà fait arrêté.

On a croisé un barrage, et on s’est arrêtés. J’étais nerveux car Florence avait tout notre argent sur ses genoux. Difficile de résister à l’extorsion et dire qu’on n’a pas de liquide sur soi !

Le policier a jasé avec nous un cinq minutes, de la route, du pays, de la langue. Il nous a souhaité une bonne journée. Pas d’extorsion. Rien. C’est poche, j’avais même envie de lui laisser un pourboire ! ?

Sachez que les mexicains qui ne travaillent pas dans les hôtels de Cancùn parlent très rarement anglais. Genre que c’est pire que « Yes, no, toaster ». Il n’y a pas de « toaster ». Nada. Google translate a été un bon ami.

Je vous laisse avec tous les détails, en vidéo !

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