Voitures électriques

Voiture électrique : disons les vraies affaires

Par Sylvain Juteau, Daniel Breton, Daniel Jasmin, Pierre Langlois et François Reeves. /  Voulant une fois pour toutes dissiper les doutes et les rumeurs au sujet de la voiture électrique, l’équipe de Roulez Électrique vous présente un résumé des faits admis par tous les spécialistes en électrification des transports.

Comment l’électricité est-elle produite en Amérique du Nord ?

Celle-ci provient de plusieurs sources : un peu de charbon, de gaz, d’hydroélectricité, de nucléaire, d’éolien, de solaire. Néanmoins, plus le temps passe et plus le parc de production de l’énergie se verdit.

Chez nos voisins immédiats par exemple, depuis les années 90, l’état de New York a diminué ses émissions de gaz à effet de serre liés à la production d’électricité de 54% et ceux de l’Ontario de 87%. Même l’Alberta et la Saskatchewan souhaitent verdir leur production d’électricité et fermer leurs centrales au charbon d’ici 2030.

Quant au Québec, tout le monde le sait, nous sommes choyés grâce à notre hydro-électricité. La transition vers des véhicules électriques est non seulement bonne pour notre environnement, elle l’est également pour notre économie. Plus d’un demi-milliard de dollars quittent la province chaque mois afin d’approvisionner nos voitures et camions en pétrole.

La fameuse empreinte écologique

Il est vrai d’admettre qu’à la sortie de l’usine, la voiture électrique a une empreinte écologique plus grande, principalement à cause de la fabrication de sa batterie. Cependant, il faut savoir que la plus grande source de pollution d’un véhicule, ce n’est pas lorsqu’on le fabrique, mais lorsqu’on l’utilise.

Or, si nous prenons le cycle de vie complet d’un véhicule, on se rend compte que le véhicule électrique ou hybride rechargeable a une empreinte écologique plus faible, peu importe la province canadienne ou l’état américain où il sera utilisé.

Le temps joue en faveur des véhicules électriques

Autant la production d’électricité se verdit en Amérique du Nord, autant la production du pétrole devient plus polluante. Il y a deux décennies à peine, les Québécois consommaient principalement du pétrole conventionnel, alors qu’aujourd’hui ils consomment de plus en plus de pétrole de schiste (É.-U.) et du pétrole issu des sables bitumineux (Alberta). Ce pétrole émet, pour chaque baril produit, davantage de gaz à effet de serre et d’émissions polluantes que le pétrole conventionnel.

L’épuisement des ressources

Au fur et à mesure que les véhicules à combustion seront remplacés par des véhicules électriques, on se doit d’être vigilant au niveau de l’exploitation des ressources comme le lithium. Un recyclage efficace va devoir être mis en place, à grande échelle. Mais, déjà, on annonce des projets pilotes de recyclage de batteries Li-ion avec un taux de récupération des matériaux avoisinant 95 %, comme le consortium québécois Lithion.

En maintenant un juste équilibre dans le format des batteries et le recyclage de celles-ci, il n’y aura pas de problème d’épuisement du lithium.

Quant aux terres rares, il est important de savoir qu’on les retrouve autant dans les voitures à essence que dans les voitures électriques, car ces métaux servent à fabriquer les divers moteurs-générateurs des voitures (alternateur, démarreur, pompe du circuit de refroidissement, essuie-glace, lève-vitres, sièges réglables électriques). Situation ironique: 26 % des terres rares utilisées dans le monde le sont en tant que catalyseurs dans l’industrie du pétrole et dans les pots catalytiques des voitures à moteur thermique ! 

De plus, ce ne sont pas tous les manufacturiers qui utilisent des terres rares dans la fabrication des moteurs entrainant les roues. Ce n’est pas indispensable. Certains n’en utilisent pas du tout. Et non, il n’y a pas de terre rare dans les batteries des véhicules électriques.

Santé et pollution de l’air : un enjeu primordial

Au Québec, le transport routier est la plus grande source de pollution de nos villes. La mortalité prématurée due à la pollution au Canada est estimée entre 14,000 et 21,000 décès annuels (Santé Canada et Association médicale canadienne).

L’Étude CanCHEC a démontré que la mortalité s’accroit de 15 à 25% pour les gens vivant à moins de 50 mètres d’une route passante. L’Institut international de développement durable (Winnipeg) a mesuré que les dépenses de santé et invalidité dues à la pollution atmosphérique au Canada sont de 36 milliards de dollars annuellement. Dépenses et souffrances qui n’existeraient pas en l’absence de pollution.

Le jour où la plupart des voitures, autobus et camions rouleront à l’électricité, l’air que l’on respirera dans nos villes sera beaucoup plus propre. Le bruit également, source de stress, diminuera grandement.

Et, dernier point qui semble négligeable mais qui ne l’est pas, le freinage des véhicules. Les sabots et plaquettes entrainent une dispersion de particules fines dans l’air qui sont néfastes pour la santé. Avec les véhicules électriques, ces émissions seront réduites d’au moins 80%, car c’est principalement le moteur électrique qui ralentit et immobilise la voiture. Les freins conventionnels ne sont pratiquement pas utilisés.

L’expérience d’une ville tout électrique comme Zermatt, en Suisse, permet d’apprécier un air alpestre en pleine ville. À souhaiter pour nos centres-villes. Un corollaire de la qualité de l’air suisse : le plus bas taux de mortalité cardio-vasculaire au monde !

La transition énergétique est bel et bien entamée. Il est ridicule de chercher à la ralentir et nous avons tout à gagner en y adhérant avec enthousiasme.

Auteurs : Sylvain Juteau, Daniel Breton,
Daniel Jasmin,
 Pierre Langlois, François Reeves


PS : Cette lettre est la version originale que nous avons présentée à La Presse. Elle a été publiée le 19 avril 2019. Le nom de Daniel Breton a été omis volontairement par nous (même s’il a donné des conseils à l’élaboration de cette lettre) étant donné qu’il travaille au Journal de Montréal !
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