
Témoignage : la traversée du parc de La Vérendrye en véhicule électrique
- Écrit par Roulez Électrique
- Le 08/07/2019
- 45 Commentaires
- Borne Rapide, BRCC, Parc de La Vérendrye
- Catégories: Voitures électriques
Par Dany Bougie/
Bonjour ! Depuis l’été dernier, je suis propriétaire d’une Chevrolet Spark EV. Comme son autonomie n’est que de 130 kilomètres, je pensais l’utiliser uniquement pour me rendre à mon travail. Toutefois, j’ai découvert qu’on pouvait facilement se recharger en chemin grâce aux bornes de recharge rapide (BRCC) et que ça se faisait très rapidement sur les véhicules comme le mien (10 à 15 minutes).
Plus intéressant encore, je me suis rendu compte que le Circuit électrique ajoutait sans cesse de nouvelles bornes rapides dans toutes les régions du Québec !
J’ai donc décidé de partir à l’aventure… occasionnellement. Une aventure qui demande un peu de planification, j’en conviens, mais pas beaucoup d’argent. Une recharge rapide permet de faire une centaine de kilomètres pour aussi peu que 2,50 $.
Ainsi, après quelques ballades, j’ai décidé le 21 juin dernier de me rendre en Abitibi en traversant le parc de La Vérendrye avec mes deux enfants. Un de mes cousins m’avait promis qu’il viendrait me chercher avec sa dépanneuse si je ne me rendais pas ! J’ai donc sauté sur l’occasion…
C’était en même temps une occasion intéressante pour moi de récolter des données et de les partager avec tous les propriétaires de véhicules électriques désirant se rendre là-bas.
Un départ facile
La Spark EV est un véhicule électrique de première génération offrant 130 km d’autonomie en situation estivale, soit l’autonomie hivernale d’une Hyundai Ioniq 2019 ou d’une Volkswagen e-Golf, deux voitures vendues pour un peu moins de 40 000 $.
Je suis parti de Pointe-Calumet avec mes deux enfants, Félix 13 ans et Olivier 8 ans. J’ai pris la 640, puis la 15 vers le nord. Au début, ce périple se fait très facilement. Beaucoup de bornes rapides peu distancées les unes des autres. Si la borne est prise, il est facile de faire une vingtaine de kilomètres jusqu’à la prochaine.
Il en va ainsi jusqu’à Mont-Tremblant (Saint-Jovite). Ensuite, les choses se compliquent. L’autre borne rapide étant située à Mont-Laurier, soit 105 km plus loin !
Segment Mont Tremblant/Mont-Laurier
Quoique le niveau sécurité ne soit pas critique étant donné la présence de quelques bornes 240V entre les deux villes, j’ai quand même décidé de recharger ma voiture à 100% (d’habitude on arrête à 80% sur une borne rapide) afin de mettre toutes les chances de mon côté.
Borne ordinaire (240 volts) — Borne rapide (50 000 watts)
J’ai fait le trajet en conduite ECO, c’est-à-dire en accélérant doucement et en ne dépassant pas la vitesse permise. Malgré tout, à cause des nombreuses côtes, je suis arrivé à destination avec seulement 13 km restants ! Disons que ç’a été un peu juste !
Si le circuit électrique ajoutait une borne rapide à mi-chemin, par exemple à Rivière-Rouge, ça serait plus rassurant.
Segment Mont-Laurier/le Domaine
Étant donné que la prochaine étape à parcourir était de 109 km sans aucune possibilité de recharge, je me suis donc rechargé à nouveau à 100% sur la borne rapide de Mont-Laurier.
Au milieu du Parc, il y a une halte qu’on appelle le Domaine. Pas de borne rapide à cet endroit, uniquement une borne 240V. C’est ce que l’application Plugshare me disait. J’avais donc décidé à l’avance que moi et mes deux enfants allions dormir là…
Le trajet fut cette fois-ci encore plus difficile. Avec une température extérieure froide et de nombreuses côtes, j’ai terminé le trajet avec seulement 7 km !!! Pas de quoi rassurer un propriétaire de Ioniq ou d’e-Golf de s’y rendre en hiver !
Segment Le Domaine/Louvicourt
Le lendemain matin, je savais que je devais faire 148 km avant d’atteindre la prochaine borne rapide située à Louvicourt, village situé à une trentaine de kilomètres de Val d’Or. Le problème, c’est que ma voiture n’a que 130 kilomètres d’autonomie ! Je devais donc faire très très attention. J’espérais au moins pouvoir rouler jusqu’à l’Accueil Nord situé à 126 km du Domaine. Il y avait de l’électricité là-bas.
J’ai roulé pas trop vite en surveillant sans cesse le nombre de kilomètres restants. Ça baissait plus vite que je l’espérais. Rendu au kilomètre 426, j’ai aperçu une maison et des bâtiments du gouvernement. Je me suis arrêté. Pas d’électricité. J’ai regardé à nouveau mon GPS, il me restait 26 km à faire pour arriver à l’Accueil Nord et ma voiture indiquait 24 km.
J’ai roulé tranquillement jusqu’au kilomètre 434. Il y avait une aire de repos pour les camionneurs, mais toujours pas d’électricité. L’Accueil Nord était maintenant à 18 kilomètres. J’ai regardé ce qu’il me restait. J’ai compris alors qu’il était impossible pour moi d’y arriver. J’ai donc appelé mon cousin et sa dépanneuse…
Pour sécuriser ce trajet, je suggère donc une borne 240 volts au km 434. Je sais qu’il n’y a pas d’électricité à cet endroit, mais comme il y en a à l’Accueil Nord, il suffirait d’ajouter 18 km de ligne électrique jusqu’à cette halte.
La Spark de Dany Bougie sur la dépanneuse de son cousin !
En résumé
Pour se rendre en Abitibi en une journée avec des voitures possédant 200 kilomètres d’autonomie comme la Ioniq ou la e-Golf (ou l’été seulement avec un VÉ de première génération), il manque 3 bornes rapides (une à mi-chemin entre Tremblant et Mont-Laurier, une à l’entrée du Parc et une au milieu du Parc) plus une borne 240 volts au kilomètre 434.
Ceci permettrait à tous les électromobilistes de faire Montréal/Val-d’Or (ou l’inverse) en moins de 9 heures.
Quant à moi, mon cousin a dû venir me reconduire le mardi suivant avec sa dépanneuse à l’entrée du parc afin que je puisse revenir chez moi… en deux jours !
Dany Bougie
Pointe-Calumet
De retour à la maison, la famille au grand complet !
En effet, ce trajet mérite l'ajout de plusieurs postes de recharge rapides multiples ! Même en hiver, même avec une Bolt, je ne voulais pas m'aventurer sur ce trajet... je m'apprête à le faire dans 2 semaines et ça demeure risqué, car les BRCC unique peuvent tomber en panne, comme dans votre cas !
Qui ne risque rien n'apprend rien !
Salutation Dany
La diminution de l'autonomie est causée principalement par le chauffage.
Le chauffage va consommer environ 3-4 kWh par heure de route.
Si vous avez une batterie de 60 kWh, vous aller perdre 8 kWh sur 60 kWh soit 13 % pour le chauffage.
Doublons ce chiffre pour les pneus d'hiver et l'air plus dense et un peu moins d'efficacité de la batterie avant qu'elle ne soit chaude et on arrive au maximum à 25%.
Le 50 %, c'était quand il y avait des batteries de 25 à 30 kWh.
Le chauffage ne prend pas plus de batterie si elle est plus grosse.
L'hiver, il faut dire que l'on perd 6 à 8 kWh par heure de route.
et oublier pas le ratio chauffage versus vitesse (4kw chauffage / 16-17kw autoroute) et (3kw chauffage / 6-7 kw en ville)
j'ai eu une autonomie de 120/180km cette hivers a moins 30 C (autoroute 80%, 20% village et route secondaire
La généralisation n’est pas très utile dans la plupart des cas.
Perdre 50% de l’autonomie est possible mais seulement pour les VÉ de faibles autonomie de base dans les pires conditions, sinon c’est généralement bien moindre.
Ne mentionner uniquement que le pire cas de figure est trompeur M Doucet.
J’aurais dû arrêter à Mont-Laurier pour me recharger, car au moins, dans cette ville, il y a un peu de vie. J’aurais aimé aussi utiliser une BRCC, mais ma voiture n’est pas compatible!
Or, je suis arrivé au Domaine avec 40 km d’autonomie restante. Je m’y suis branché. La tension à la borne était à 201V et je chargeais à 30A. Je suis resté 5 heures sur la borne, mais avec le système de réchauffement de la batterie, une bonne quantité d’énergie se perdait pendant la charge. Je regardais l’autonomie et étant fatigué d’attendre a une place qui n’a pas de vie à ces températures, je suis repartit en croyant avoir assez d’autonomie si je n’utilisais pas le chauffage. Pour ne pas gaspiller d’énergie, j’avais entrouvert un peu 2 vitres de l’auto pour que les vitres ne givrent pas (je vous rappelle qu’il faisait très froid). Je suis arrivé à Louvicourt en espérant y voir une borne que je n’avais peut-être pas remarqué avant, mais il n’y en avait pas du tout. J’ai continué en espérant me rendre à l’hôtel Le Forestel, mais j’ai dû m’arrêter lorsqu’il me restait 2 km d’autonomie à l’intersection pour le lac Bayeul à Colombière. J’ai fini mon voyage sur une remorqueuse malgré tout !
https://shop.tesla.com/us/en/product/vehicle-accessories/chademo-adapter.html
Avec une plus grande abondance de sites de recharge (pas juste dans la Réserve de la Vérendrye), ça permettrait aussi de sauter des bornes parce que parfois on se recharge sans savoir si on en a vraiment besoin. Par exemple: Il me reste 50 km à parcourir et mon estimateur m'indique qu'il m'en reste 60 km. Si je suis à la dernière borne disponible avant ma destination je vais arrêter me recharger pour ne pas être pris au dépourvu. Si j'ai une deuxième borne 30 km plus loin, je peux pousser ma chance et peut-être me rendre sans arrêter car j'ai un plan B si mon autonomie descend plus vite que prévu.
Parfois on est pris à recharger jusqu'à 100% parce qu'on n'a pas d'autre choix. C'est moins optimum, plus cher, plus long et ça fait attendre les autres.
Allez, mettez-en des bornes. Ce n'est pas un caprice. On en a besoin.
Il suffit de voir les vidéo de bjron en Norvège pour comprendre que l,on vise pas assez haut tesla lui la compris en partant superchargeur 120 kw cette année il passe a 150 kw et prochaine étape 240 kw la on jase en ta en plus nos fabricant de borne on déjà la technologie.
Les bornes plus puissantes coûtent plus cher. Si on compare le prix des niveaux 3 à 50 kW aux niveaux 2 à 7 kW, c’est 7 fois plus de puissance pour 7 fois plus cher et même 10 fois plus cher à installer. Leur taux horaire facturé suit la puissance mais surtout les coûts: les BRCC sont 10 fois plus chères pour 7 fois plus de puissance...
Pour un budget donné, est-ce qu’il vaut mieux d’installer une 200kW ou quatre 50 kW dans les endroits très fréquentés?
En hiver, quand la recharge rapide est plus critique puisque les autonomies baissent, plusieurs modèles de VÉ ne rechargent qu’à 25 ou 30 kW; quatre 50 kW sont plus utiles présentement qu’une seule plus puissante.
Quand les VÉ pourront en tirer parti, on installera des BRCC plus puissantes et on pourra récupérer les 50 kW actuelles pour des endroits moins exigeants. Tesla installe des bornes à 240 kW parce que les modèles 3 peuvent les utiliser pleinement.
La mission de Hydro-Québec est de répondre à la demande générale. Si les bornes à 200 kW sont facturées proportionnellement à leur coût et à leur puissance, elles devraient coûter 40$/heure ... voyez-vous des Bolt y recharger l’hiver à 25 kW pout 40$/h?
C’est une question de réalisme pas d’ambition théorique.
Ceci dit, tous les nouveaux sites de BRCC du Circuit électrique sont prévus pour pouvoir passer éventuellement à des bornes plus puissante, selon les documents qui ont été présentés l’an dernier à. La Régie de l’énergie.
À l'accueil d'un camping de la SEPAQ, Les Voltigeurs à Drummondville, on m'a vendu quelques dollars un adaptateur NEMA TT-30P à NEMA 5-15R qui a permis de brancher ma borne L1 au camping. Probablement que ce genre d'adaptateur se trouve chez Canadian Tire ou peut-être même chez la boutique Roulez-Electrique.
Voir info sur connecteurs NEMA
https://en.m.wikipedia.org/wiki/NEMA_connector
Mais ça ne marche que pour les teslas...
EV PLUG (J1772) 6.24 KW
connecteur 1.
550 rue de L'annonciation
Cela donne environ 40-45km/h de vitesse de recharge, ce n'est pas vite, mais pour ce genre d'aventure on prend ce qui est possible si on tient à s'y rendre en Tesla.
Le dernier Superchargeur pour ce trajet aurait été Mont-Tremblant avec 400 kilomètres à parcourir jusqu'à Val d'or.
2019-07-09 21:42:26Répondre Bonne nouvelle pour la modèle 3.
https://shop.tesla.com/us/en/product/vehicle-accessories/chademo-adapter.html
L'aventure de Dany BOUGIE est une VÉRITABLE aventure et je le remercie de son témoignage car c'est de cette manière qu'on transforme l'apparemment impossible en possible.
Mais, SURTOUT, il faut dire que c'est une AVENTURE et respecter cette folie de tenter de dépasser l'enveloppe (comme on dit en aéronautique).
Cela me rappelle aussi mes voyages à vélos où, en vieillissant, les distances "raisonnables" diminuaient: nos "batteries" étaient moins performantes... À 65-70 ans cela arrive: c'est la faute de nos parents qui n'ont pas pris la batterie "100 ans +".
Je vieillis toujours (une année par an) mais les "aventures" m'intéressent encore !
Merci Dany!
Martin G
https://www.aveq.ca/silence/episode-53
Même chose au Domaine, où la borne était libre. Mais comme la recharge y est plus lente, quelqu'un pourrait l'occuper plusieurs heures, et aucune option de rechange n'est possible.
On aimerait au moins une 2e BRCC à Mont-Laurier, ainsi qu'une à Moncerf-Lytton. Évidemment, une au Domaine serait parfaite mais je comprend que c'est plus complexe.