Réfléchissons dès maintenant à l’ère post-rabais.
- Écrit par Daniel Breton
- Le 14/10/2018
- 17 Commentaires
- Catégories: Voitures électriques
Qu’on le veuille ou non, nous verrons arriver à plus ou moins brève échéance la fin des rabais à l’achat ou la location de véhicules électriques. C’est inévitable.
- On a vu l’Ontario mettre fin à ses rabais il y a quelques semaines à peine, ce qui a fait chuter les ventes de véhicules hybrides rechargeables et électriques chez nos voisins.(1)
- En Grande-Bretagne, le gouvernement a annoncé il y a quelques jours à peine qu’il mettait fin aux rabais à l’achat de véhicules hybrides rechargeables et diminuait le rabais pour les véhicules électriques.(2)
- Chez nos voisins du sud, la fin des rabais fédéraux approche aussi pour les constructeurs automobiles qui approchent les 200 000 véhicules électriques vendus aux USA. Ainsi, Tesla a envoyé un message aux acheteurs potentiels de commander leur véhicules d’ici le 15 octobre 2018 (demain) s’ils veulent avoir droit au rabais fédéral maximal de $7500. (3) Ça ne risque évidemment pas d’arriver au Canada où il n’y a toujours aucun rabais pour les véhicules électriques…
Ainsi, avant que la fin des rabais soit à nos portes au Québec (car ça va finir par arriver ici aussi), il serait bon de réfléchir à la transition vers plus de véhicules verts et moins de véhicules énergivores à essence.
Le cas du bonus-malus
Peut-être l’ignorez-vous, mais il existe déjà un système de bonus-malus au Québec. Celui-ci, totalement insignifiant, ne décourage aucunement les achats de véhicules énergivores comme on peut le constater avec les hausses constantes de ventes de camions légers.
Mais si on donne souvent l’exemple de la France comme voie à suivre, on se rend compte que leur système ne donne plus les résultats espérés. Ainsi, on pouvait lire dans un article du journal Le Monde du début du mois intitulé “Les véhicules tout terrain “péché” des automobilistes français?” ce qui suit:
“Même si la tendance n’est pas aussi forte en France qu’aux États-Unis, où les tout-terrain représentent environ 50 % du marché neuf depuis 2004, ces automobiles ont connu un essor notable (voir graphique ci-dessous) depuis une dizaine d’années.
(Source: CCFA)
Les berlines sont encore les plus nombreuses, mais les ventes de véhicules tout-terrain continuent de progresser. En 2017, 681 574 véhicules ont été immatriculés en France, soit un tiers des ventes, selon le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA). Un chiffre en hausse de 21,9 % par rapport à 2016.
Malgré la mise en place du dispositif de malus écologique, dès le 1er janvier 2008, les ventes n’ont cessé de grimper. En 2017, le système de malus reposait sur un seuil d’émission de CO2 de 127 g/km. La moyenne d’émission des SUV étant de 120 g/km, les malus n’ont pas été assez contraignants pour les automobilistes.(4)
La Loi Zéro Émission
Il est clair que les gouvernements de la Californie et des autres états américains qui ont adopté une Loi Zéro Émission subiront la fin graduelle des rabais fédéraux à l’achat d’un véhicule électrique. Mais cela n’empêchera pas les constructeurs automobiles d’avoir des obligations de ventes de plus en plus élevées de ces dits véhicules.
Ainsi, un bras de fer risque de s’engager entre les états “Zéro Émission” d’ici 2025 suite à la fin graduelle des rabais fédéraux et les constructeurs automobiles qui demanderont probablement de repousser les exigences car ça risque de les forcer à diminuer le prix de vente de leurs véhicules rechargeables.
Bref, les mois et les années à venir seront probablement fort occupés en lobbying politique et médiatique dans ce dossier.
Et le Québec n’y échappera pas. C’est pourquoi il est temps de penser dès maintenant à la suite des choses afin que la transition éventuelle se fasse de façon responsable et écologiquement optimale et non pas de façon brutale et irréfléchie comme l’a fait Doug Ford.
1: https://www.greencarreports.com/news/1119269_subsidys-swansong-canadian-plug-in-sales-take-a-dip
2: https://electrek.co/2018/10/12/uk-plug-in-grant-ends-phev-incentive-reduces-all-electric-vehicle/
3: https://www.greencarreports.com/news/1119330_tesla-sets-monday-deadline-for-full-tax-credit
4: https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/10/08/les-vehicules-tout-terrain-peche-des-automobilistes-francais_5366503_4355770.html
Daniel Breton
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Notre problème comme le montre le graphique de Daniel, ce sont les acheteurs qui prétendent défendre l'environnement mais qui s'empressent de courir chez les concessionnaires acheter des SUV. Si les acheteurs doivent payer une surtaxe de, disons 10%, ils finiront peut-être par comprendre.
Il faudrait aussi imposer une taxe d'accès aux centres-villes pour les véhicules polluants et pas seulement les SUV mais aussi les camions de livraison.
Je suis très désolé que tu ait perdu ton élection. Par contre je me réjouis de retrouver mon chroniqueur automobile favoris.
Pourtant au Québec ont profites déjà d'un rabais gouvernemental pour l'achat d'un VE?
Conclusion la subvention ne va pas réellement dans les poches du consommateur mais bien du constructeur.
Les VÉ doivent baisser de prix et ce sans subvention, nous y sommes c'est la c'est maintenant.
Pour ma part les lunettes roses pour les VÉ c'est terminé pour moi. Il est temps d'avoir des prix et de la disponibilité. Les technologie sont disponibles, c'est le temps là maintenant. Assez patienté
Mon seul choix possible comme consommateur a revenu moyen est une boite de conserve à 40 000$ qui se rentabilisera au bout de 5 ans. Fait 10 ans qu'elle est a 40000 c'est assez là
GM avait mentionné 1,2 milliard$ pour la Volt.
Si on répartit 1,2 milliards$ sur 100 000 exemplaires, cela fait 12 000$ chacun. Si c'est réparti sur 1 million de véhicules, cela fait 1200$: toute un différence.
Avec le temps, cette composante du prix des VÉ va s'estomper. Les ventes cumulatives de Leaf dans le monde doivent maintenant approcher les 400 000...
L'autre composante du prix est l'équilibre entre l'offre et la demande: à ce chapitre, la rareté actuelle, même artificielle, fait monter les prix. Mais la concurrence des prochaines années devrait faire baisser les prix d'ici quelques années.
Avec un prix du litre à près de 5,00$ on vas peut être enfin voir l’automobile électrique prendre sa place.
Et tous ceux qui se promène avec de gros SUV et Pickup comprendre qu’au Québec c’est de l’électricitée que
Nous produisons, et pas du pétrole.
Prenez celui de la page 18 du dernier rapport de l'ADEM de France,
https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/evolution-marche-vehicules-neufs-2018-8525.pdf
On y voie clairement l'efficacité du bonus-malus. Particulièrement avec la formation du plateau mi 2005-mi 2007, ou les amateurs de véhicules a haute consommation se précipitent avant l'arrivé de ce bonus-malus. Pour être immédiatement suivit en 2007 d'une chute importante du niveau de consommation.
Ce système a la grande qualité de laisser le consommateur libre de ses choix, tout en lui fournissant une bonne raison d'être moins indifférent a ses passages a la pompe a essence...
Et il faut que ce malus soit bien bien visible chez les concessionnaires, avant l'achat !
L'autre point que devrait être sérieusement envisagé, c'est le contrôle des publicités. Depuis des années les fabricants poussent le consommateur a se sentir malheureux s'il n'a pas un nouveau véhicule toujours plus gros, plus lourd et plus puissant que son précédant. Les pubs d'alcool et de tabac sont strictement contrôlés, si l'on croie que les émissions de GES sont un sérieux problème il n'y a pas de raison de laisser les publicitaires libres de faire la promotion de ce qui est nuisible.
Cette taxe pourrait servir aux rabais incitatifs à l’achat d’un véhicule électrique...
Pourquoi le fédéral donne des subventions aux pétrolières et rien pour encourager l’achat d’un véhicule électrique?
https://www.hybridcars.com/another-bill-proposes-lift-electric-car-tax-credit-cap/
1- Un sénateur républicain du Nevada (où Tesla a sa méga-usine de batteries) a proposé de ne plus limiter les subventions à 200 000 par constructeur, mais que le programme expire après 2022.
2- Un autre sénateur républicain propose qu'il n'y ait plus de subvention fédérale du tout et que les VÉ soient taxés pour contribuer aux dépenses des routes.
3- Un sénateur démocrate propose d'enlever la limite de 200 000 par constructeur et une durée du programme de 10 ans.
Les prochaines élections aux USA vont déterminer la suite des choses...
Cette pétition a déjà reçu 800 signatures en 3 jours.
https://petitions.noscommunes.ca/fr/Petition/Details?Petition=e-1891