Électrification des TransportsPétrole

Réduire notre dépendance au pétrole

Le bagage de connaissances de Daniel sur l’électrification des transports est tel qu’il est incommensurable! Daniel se consacre désormais aux «3E» : Énergie, Environnement et Électrification des transports! Bienvenue dans la communauté de Roulez Électrique, Daniel!

Sylvain Juteau

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Par Daniel Breton
Cette semaine, le Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec (RNCREQ) a publié une étude intitulée « 20 milliards $ de plus en 6 ans. Les retombées économiques de la réduction de consommation de pétrole au Québec ».
Le but de cette étude était de démontrer que notre dépendance au pétrole nous coûte collectivement très cher aussi bien du point de vue de l’économie que du point vue de l’écologie et qu’avec leurs propositions, nous pourrions économiser des milliards de dollars d’ici 2020.
Le transport privé : 18 % du budget des ménages Québécois
Selon les auteurs « L’étude montre qu’une approche modérée de réduction de la consommation de pétrole permettrait des bénéfices sur la balance commerciale de 1,4 G $ en 2015, lesquels augmenteraient progressivement pour atteindre 5,2 G $ en 2020. Pour les six années, ces bénéfices totaliseraient 19,7 G $. »
On y apprend par exemple que du point de vue des ménages Québécois, le transport privé arrive bon deuxième derrière le logement au niveau des dépenses et devant l’alimentation pour un montant moyen de $8770 en 2012, soit 18% de leur budget total. Le transport privé coûte plus cher que l’alimentation d’environ $1000.
Le pétrole et notre PIB.
Selon les auteurs « L’augmentation du prix du baril de pétrole est en partie responsable de la chute du solde commercial québécois pendant la dernière décennie : alors que celui-ci oscillait entre 5 et 10 milliards de dollars de surplus par année à la fin des années 90, il se situe depuis 2011 à plus de 20 milliards de pertes par année. Alors qu’il représentait 1,5 % du PIB en 1995, le déficit commercial pétrolier représente aujourd’hui près de 5 % du PIB. »
Des mesures pour diminuer notre dépendance au pétrole.
Cette étude rejoint à bien des égards les analyses et écrits que j’ai fait dans le passé avec le groupe MCN21 et plus tard avec l’équipe d’experts en électrification des transports que j’ai mise sur pied. On y retrouve d’ailleurs des mesures telles que :
Introduire un système de bonus-malus, ou remise-redevance, à l’achat de véhicules neufs, pour décourager l’achat de véhicules énergivores et encourager l’achat de véhicules à faible consommation, hybrides ou électriques;
-Poursuivre le soutien à l’électrification des transports individuels et collectifs, incluant les véhicules récréatifs. 
(Fait à noter, il n’est fait nulle part mention dans les mesures proposées de la mise en place d’une Loi Zéro Émission ou d’autopartage.)
D’autres mesures intéressantes sont proposées aussi bien en transport individuel que collectif et actif. Ces mesures sont :
-Mener une campagne de sensibilisation pour inciter les automobilistes à opter pour des véhicules à faible consommation;
-Encourager les employeurs à adopter des conditions d’emploi contribuant à diminuer les déplacements et l’engorgement du réseau routier aux heures de pointe : télétravail et horaires flexibles;
-Développer des applications d’optimisation de recherche de stationnement;
-Adopter des normes d’émissions et de consommation contraignantes;
-Réduire la vitesse maximale permise, en particulier sur les voies rapides;
-Faire la promotion de l’écoconduite, autant pour les particuliers que pour les professionnels (transport de personnes et de marchandises);
-Permettre l’unification du transport scolaire avec le transport en commun, en particulier dans les régions éloignées;
-Favoriser le covoiturage : voies et espaces de stationnement réservés, modifications aux régimes d’assurances automobile;
-Rendre le transport collectif plus efficace et plus accessible (infrastructures, matériel roulant, stationnement incitatif, voies réservées, transport ferroviaire, etc.);
-Faire la promotion des transports actifs et développer des infrastructures dédiées aux cyclistes et aux piétons;
-Promouvoir et mettre en place des règles d’urbanisme et d’aménagement qui limitent les besoins de motorisation : réduction de la vitesse, densification, mixité des fonctions, accès piétonniers et cyclistes, etc.;
-Mettre en place des péages sur les réseaux routiers supérieurs ou d’autres formes de tarification urbaine (stationnement) pour décourager l’auto-solo et financer les alternatives.
D’autres mesures sont proposées dans les domaines industriel, institutionnel, commercial, agricole et résidentiel.  Vous pouvez jeter un coup d’œil sur ces propositions au lien cité plus bas.
Une étude qui tombe à point.
En conclusion, cette étude tombe à point et est de celles qui vont faire en sorte que le Québec (lire : les Québécoises et les Québécois) se sorte graduellement de sa dépendance pathologique au pétrole. Il en va de notre avenir économique, écologique et politique.
Les détails des mesures n’ayant pas été élaborés, cela donne une idée de l’ampleur du travail qu’il reste à faire. Je me pose aussi des questions sur la réalité des projections quant à la création des emplois de ce plan de sortie du pétrole car un fait demeure : nous avons besoin de pétrole. Nous en aurons encore besoin pour des décennies. Mais il faut commencer quelque part. Je suis de ceux qui proposent depuis un bon bout de temps qu’on se fasse un plan pour qu’on s’en soit à peu près sorti d’ici 2050.
Une fois cela dit, je considère que nous avons devant nous un très bon ouvrage de référence… et un point de départ à la réflexion et l’action des plus intéressants.
http://www.par-notre-propre-energie.com/pdf/RNCREQ_Brochure_etude_economique_interieur_LR_VF.pdf

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