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Le Paradis électrique est au Québec; nous avons les 4 As dans notre jeu

Il n’y a pas de raison pour que le Québec ne devienne le leader mondial en électrification des transports, car nous avons tous les As dans notre jeu.

Premier As

Notre électricité est extrêmement propre puisque nous utilisons de l’énergie renouvelable à 99 % pour la produire. Seule l’Islande affiche 100 % d’énergie renouvelable dans sa production d’électricité (70 % hydroélectrique et 30 % de géothermie). Mais l’Islande n’a que 323 000 habitants, la taille d’une ville moyenne. Lorsqu’on considère les États de plus d’un million d’habitants, c’est le Québec qui est en tête, suivi de près par la Norvège, comme vous pouvez le constater sur le graphique suivant (une de mes diapos).

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Notre énergie renouvelable fait en sorte que les gaz à effet de serre (GES) reliés à la production de l’électricité au Québec sont infimes par rapport à nos voisins nord-américains, comme l’illustre cet autre graphique (une de mes diapos).

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J’ai aussi mis sur ce graphique une barre horizontale qui donne la valeur des émissions de CO2 des centrales électriques pour laquelle une voiture électrique (18 kwh/100 km) émettrait autant de GES qu’une Prius non rechargeable qui consomme 5 l/100 km.
Remarquez que les émissions des centrales sont faibles en France en raison des centrales nucléaires (75 % de la production d’électricité). Près de 70 % de l’électricité produite aux États-Unis provient de centrales thermiques (39,1 % du charbon et 27,4 % du gaz naturel en 2013).
Deuxième As
Non seulement nous avons une électricité propre, mais elle est aussi très abondante comme l’illustre le prochain graphique (une de mes diapos).

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Comme on peut le constater, les Québécois disposent de 3 fois plus d’électricité par habitant que les Français et les Californiens. Par contre les Californiens consomment bien plus de pétrole pour les transports routiers, alors que la France est très sobre relativement parlant.
Le prochain graphique montre une première approximation de la quantité supplémentaire d’électricité qui sera requise dans les différents États pour électrifier 80 % des kilomètres parcourus par l’ensemble des véhicules routiers d’un État donné (une autre de mes diapos).

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On y remarque que la Californie va devoir augmenter sa production/importation d’électricité de 34 %, ce qui représente un gros défi. Par contre, le Québec s’en tire facilement avec un maigre 10 % de plus, ce qui correspond pratiquement à nos surplus. Un peu d’efficacité énergétique au Québec et le tour est joué. Pas besoin de construire de nouveaux barrages.

Pour arriver à ces résultats, voici comment j’ai procédé. Je suis parti de la consommation d’essence et de diesel pour les transports routiers dans un État donné, et j’ai multiplié le nombre de litres d’essences consommés par 8,9 kwh/litre, puis j’ai multiplié le nombre de litres de diesel consommé par 9,95 kwh/litre. C’est l’énergie contenue dans un litre de chaque carburant. Ça m’a donné le nombre de Twh d’énergie contenu (un Twh = un milliard de kwh) dans les carburants. Ensuite j’ai multiplié par 0,8 pour ne prendre en compte que 80 % des kilomètres, puis j’ai à nouveau multiplié par 0,75 pour prendre en compte le fait que les véhicules électriques dans 20 ans vont diminuer leur consommation d’énergie d’approximativement 25 % dû à différents facteurs  (matériaux plus légers, aérodynamique améliorée, pneus à faible résistance au roulement, meilleurs moteurs électriques et électronique de puissance, écoconduite). Ensuite, pour évaluer les économies d’énergie dues à la motorisation électrique, j’ai considéré qu’une voiture moyenne à essence en 2012 consommait 8 litres/100 km, ce qui correspond à 71,2 kwh/100 km (8 litres/100 km x 8,9 kwh/litre). Or on sait qu’une voiture électrique comme la Leaf consomme aujourd’hui environ 18 kwh/100 km, donc 4 fois moins d’énergie. J’ai fait de même pour les véhicules au diesel, et j’obtiens un facteur 3 de réduction de consommation d’énergie. J’ai ensuite appliqué ces facteurs de réduction à l’énergie de leur carburant correspondant. J’ai finalement additionné l’énergie correspondant aux véhicules diesel et celle correspondant aux véhicules à essence pour obtenir l’énergie requise en Twh pour 80 % des km, en 2035. J’ai finalement divisé cette énergie totale par la quantité d’énergie électrique consommée dans l’État considéré en 2012, ce qui me donne le pourcentage d’électricité supplémentaire requis. J’assume que le nombre de véhicules va rester le même en 2035 qu’en 2012, en raison de l’autopartage et des transports collectifs accrus.

Troisième As

En plus d’avoir de l’électricité propre en abondance, l’électricité au Québec est moins chère qu’ailleurs. Hydro-Québec maintient une compilation des prix de l’électricité dans différentes villes d’Amérique du Nord, mise à jour à chaque année. J’ai pris leurs données pour refaire le graphique suivant.

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Quatrième As

Le Québec ne produit pas de pétrole, et l’électrification des transports va fortifier notre économie en diminuant les milliards de dollars envoyés à l’extérieur du territoire pour acheter le pétrole. Voici un graphique qui démontre les principaux produits d’importation et d’exportation du Québec en 2014, selon la Banque de données des statistiques officielles du Québec (une de mes diapos).

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On constate qu’il y a un déficit commercial de 14,2 milliards $ (G$) pour les produits. Il y a également un déficit pour les services, qui n’est pas encore compilé pour 2014. Le déficit total pour les biens et services s’élevait à 28 G$ en 2013.

Il est bien évident sur ce dernier graphique que le talon d’Achille économique du Québec c’est le pétrole, puisqu’on en a importé 17,8 G$ en 2014. Les voitures et camions légers viennent en deuxième avec 9,5 G$ auxquels j’ai ajouté sur le graphique 1 G$ de pneus.

Enlevons le pétrole et la balance commerciale remonte dans le vert (surplus), au lieu d’être dans le rouge comme présentement. Notre économie s’en porterait bien mieux!

Conclusion

Alors, comme je vous le disais dans le titre, le Québec est le paradis pour l’électrification des transports. Il ne reste plus que nos politiciens le réalisent et passent une loi zéro émission de même qu’un bonus-malus, et là on monte au septième ciel, et on devient le leader mondial à coup sûr.

Note

Tous les graphiques que je vous ai présenté font partie d’une quatrième conférence que je suis à mettre au point et qui s’intitule «L’électrification des transports; une perspective québécoise». Elle comporte trois parties :

– La spécificité du Québec (principalement des statistiques comme celles que je viens de présenter)
– La R&D en mobilité électrique au Québec
– L’industrie québécoise en VÉ

Cette conférence s’adresse à un auditoire plus pointu comme les ingénieurs et les fonctionnaires municipaux.

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