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Le gaspillage d’énergie, de Hitler à nous.

dontdrivealone_carsharing posterAvez-vous déjà vu cette image? Elle n’a rien d’un montage. De tels posters ont été placardés partout aux États-Unis pendant la seconde guerre mondiale pour convaincre les gens de faire du covoiturage et devenir membres de clubs d’auto partage. Cette propagande de guerre avait pour but de forcer les gens à économiser le carburant car le pétrole et le caoutchouc étaient des ressources plutôt rares et tout gaspillage nuisait à l’effort de guerre contre la menace nazie. N’oubliez pas que ceci se passait à une époque où l’essence et les denrées étaient rationnées.
De nombreux posters du même type ont été installés bien en vue là où les gens se procuraient du carburant ou allaient pour se déplacer : gares, terminus, station-service, etc. 
Du rationnement au gaspillage
Considérant à quel point nous, Nord-Américains, gaspillons allègrement l’énergie de nos jours, il nous est difficile de concevoir qu’on a déjà pu dire aux américains (et aux canadiens) de ne pas gaspiller l’énergie et les ressources avec des messages de propagande aussi frappants.
De fait, de nos jours, lorsqu’il est question de favoriser de façon politique, économique et/ou réglementaire :

  • le déploiement de voies réservées,
  • le transport collectif,
  • le covoiturage et l’auto partage,
  • le transport actif,
  • l’électrification des transports.

… Bref, à encourager toute mesure qui soit énergétiquement plus efficace que l’auto solo, on assiste régulièrement à des levées de boucliers et de la démagogie de certains commentateurs et groupes d’intérêts qui peuvent s’avérer particulièrement virulentes. 
Les transports et nos GES
Quelques jours après la signature de l’accord de Paris sur les changements climatiques aux Nations-Unies, l’enjeu de l’énergie revient au centre des débats. Si nous voulons gagner la lutte contre les changements climatiques, nous devons cesser de gaspiller l’énergie et plus spécialement les énergies fossiles dans les transports au Québec.
Voici quelques statistiques qui en disent long sur la direction que nous prenons au Québec en matière de transport routier :

  • En 2013, les émissions de GES provenant du secteur des transports représentaient 43% de nos émissions de GES totales. Le transport est donc le premier secteur d’émissions de GES au Québec.
  • Entre 1990 et 2013, les émissions de GES provenant du secteur des transports routiers ont augmenté de 24,8%, alors que la population a augmenté d’environ 17%. Les émissions de GES provenant du secteur des transports routiers ont donc augmenté presque 50% plus rapidement que l’augmentation de la population,
  • Entre 1990 et 2013, alors que les émissions de GES provenant du secteur des automobiles ont diminué de 13,4%, les émissions de GES provenant du secteur des camions légers (pick-ups, VUS) ont augmenté de 98,9%. Pourquoi? Tout simplement parce qu’il y a de plus en plus de ces véhicules sur nos routes!
  • L’objectif de réduction de nos émissions de GES pour 2020 est de -20% sous le niveau de 1990. Or, tout comme le Québec n’a pas atteint l’objectif du protocole de Kyoto, il est aussi en voie de rater l’objectif de 2020 principalement à cause du secteur des transports.
  • Comme on a pu le voir il y a quelques jours à peine lors du dévoilement du rapport fédéral remis aux Nations-Unies sur notre bilan de GES, les émissions du Québec ne diminuent plus. Le document évalue que les émissions québécoises étaient de 81,8 mégatonnes en 2012, de 82,9 mégatonnes en 2013 et de 82,7 mégatonnes encore en 2014.
  • Quant aux émissions de GES du Canada, ce même rapport indiquait qu’elles avaient continué à augmenter en 2014, en hausse de 20 % par rapport aux niveaux de 1990.

On est donc loin de nos objectifs.
De la propagande… à la réflexion
Il y a 75 ans, les autorités ont déployé tous les moyens pour nous forcer à ne pas gaspiller notre énergie et nos ressources, quitte à jouer sur la peur. Aujourd’hui, je suis d’avis que nous devons penser rationnellement à nos choix en transports afin de ne pas gaspiller le pétrole, en réfléchissant donc de façon posée et informée plutôt que sous l’influence de la propagande.
Ces choix écologiques, économiques, éthiques et même géopolitiques lorsque nous planifions nos déplacements amènent donc des questions telles que :

  • Ai-je vraiment besoin de me rendre à cet endroit ou puis-je faire ce pourquoi je compte m’y rendre à distance? (Télétravail, appels conférence, Skype, etc)
  • Ai-je vraiment besoin de me déplacer seul en véhicule?
  • Puis-je faire du covoiturage?
  • Ai-je vraiment besoin de posséder un véhicule?
  • Si oui, ai-je vraiment besoin d’un véhicule aussi énergivore?
  • Puis-je conduire de façon plus éco énergétique?
  • Puis-je utiliser les transports collectifs plutôt que le transport individuel?
  • Puis-je me déplacer en transport actif? (vélo, marche, etc)
  • En résumé, puis-je gaspiller moins d’énergie?

J’appelle cet exercice : « faire la différence entre nos désirs et nos besoins »
En 2016, plutôt que de faire peur aux gens avec des images du type de celles que nous avons vu lors de la seconde guerre mondiale, nous sommes mieux de les informer avec des données crédibles, vérifiées et vérifiables sur l’énergie, les changements climatiques et la pollution atmosphérique…
Et laisser la propagande à ceux qui nient la réalité du réchauffement climatique.
(P.S. : Donald Trump et Ted Cruz, les 2 candidats républicains à la présidence des États-Unis, ne croient pas au réchauffement climatique.)
Bonne réflexion.
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