Voitures électriques

Désinformation contre la loi 104 au Journal de Montréal et de Québec.

Lors de l’adoption de la loi Zéro Émission, la loi 104, les lobbys des concessionnaires et des manufacturiers ont fournit de l’information inexacte pour éviter l’adoption de la loi ZÉ, qui a été adoptée par la suite À L’UNANIMITÉ à l’Assemblée Nationale du Québec. Ainsi, parmi plusieurs articles qui ont été publiés, dont l’un écrit par le journaliste (l’est-il vraiment?) Régys Caron, il y a eu publication d’informations intentionnellement erronées et exagérées afin de décrire la loi ZÉ comme néfaste.
Ce Monsieur Caron avait alors publié les prétentions (erronées) de M. Michel Gaudette qui est trésorier de la CCAQ (Corporation des concessionnaires automobiles du Québec). Les indications de M. Gaudette étaient qu’ “une batterie de VZÉ coûte $29 000, le cordon qui attache la batterie à la motorisation coûte $8000 et mon temps pour la réparer, ça a coûté au total 43 000$”.
Sachant que le coût d’achat neuf d’un véhicule Zéro Émission est généralement sous les $43000, il est plutôt impensable que le changement de la batterie puisse coûter plus cher que le véhicule au complet. En fait, le coût de remplacement d’une batterie de Chevrolet Volt est d’environ $2 900 et selon d’autres sources celui d’une batterie de Nissan Leaf de $6000 – très très loin des chiffres prétendus du trésorier de la CCAQ, M. Gaudette.
Notons de plus que depuis 2012, il n’y a eu que de rarissimes cas de remplacement de batterie de VÉ, celles-ci étant extrêmement fiables. De plus, ces batteries sont garanties 8ans / 160 000km et plus!
Une plainte pour informations inexactes a donc été déposée au conseil de presse par le soussigné.
Cette plainte a été entièrement retenue. Dans sa décision, le conseil de presse indique que le guide de déontologie journalistique (est-ce un texte que M. Caron n’a jamais lu?) mentionne à l’article 9: Qualités de l’information – ” Les journalistes et les médias d’information produisent, selon les genres journalistiques, de l’information possédant les qualités suivantes: a) exactitude: fidélité à la réalité; ”
Ainsi, de l’avis du Conseil de presse, considérant la place centrale jouée par le coût de remplacement avancé par le représentant de la CCAQ dans son argumentaire, publier une telle information sans la vérifier était imprudent. En effet, le travail d’un journaliste ne se limite pas à rapporter fidèlement les paroles de tous les intervenants dans un dossier. Il doit en outre faire des vérifications afin d’assurer au public une information de qualité. Il est clair que dans le cas de l’article de Régys Caron, cette information était fausse.
La décision peut être lue en téléchargeant le fichier .pdf Conseil_de_presse1 Conseil_de_presse2.
Maintenant, POURQUOI publier de l’information inexacte? Une campagne des lobbys pro-pétrole et pro-véhicules à essence est en cours (Les études biaisées de l’Institut Économique de Montréal qui est une façade pour l’industrie pétrolière) afin de limiter et amoindrir les effets positifs de la loi Zéro Émission. Rappelons que l’objectif de la loi ZÉ est de permettre d’avoir un choix de véhicules électriques suffisant pour que les Québécois puissent s’en procurer.
Est-ce que le besoin de cette loi est présent?
PLUS QUE JAMAIS!
Actuellement, un Québécois qui souhaite se procurer une Chevrolet Bolt devra la commander sans la voir ni l’essayer en laissant un dépôt, attendre plusieurs mois (actuellement de 3 à 8 mois!!!) afin de pouvoir en acheter une. Rien de facilitant. Par contre, si vous désirez vous procurer un bon gros pickup avec gros moteur bien polluant, ils sont tous en inventaire et vous pourrez jusqu’en choisir la couleur sur place!!! Cela en est absolument ridicule! Depuis le début de la mise en marché de la Chevrolet Bolt, seulement 822 de ces véhicules ont été vendus au Québec. Pas par manque de demande, mais par le fait que la disponibilité de ce véhicule en est intentionnellement limité par General Motors.
Qu’en est-il de la disponibilité des autres véhicules électriques?
Le Mitsubishi Outlander PHEV, un VUS qui était en démonstration au salon de l’auto de Montréal, avec notre bien jolie Mitsou comme porte-parole de la marque est toujours absent du marché automobile Québécois.
La Hyundai Ionic (électrique) est en manque d’inventaire.
La Bolt EV n’a aucun inventaire actuellement au Québec.
La Chrysler Pacifica PHEV, première minivan rechargeable n’est toujours pas offerte à la vente au Québec.
Toyota n’offre comme véhicule électrifié que la Prius Prime, et elle n’est offerte qu’au Québec, en quantité très limitées.
Honda, Subaru, Dodge, Fiat, Mazda n’offrent AUCUN véhicule 100% électrique au Québec.
Les manufacturiers Allemands ne sont pas beaucoup mieux: Volkswagen n’offre qu’un nombre rachitique de eGolf,
Mercedes n’a pas non plus de véhicule 100% électrique.
Ford a un inventaire extrêmement limité de ses véhicules rechargeables.
Aucun pickup ou SUV n’est offert en version électrifiée par ces manufacturiers.
Avec une si faible disponibilité, une loi Zéro Émission exigeant qu’un pourcentage minimal de véhicules électrifiés soient vendus au Québec démontre toute l’importance qu’aura cette réglementation pour que les Québécois aient un choix, une possibilité d’achat et puissent entreprendre une transition vers des transports sans émission de gaz à effet de serre.
Comme l’a rappelé Daniel Breton dans un autre texte, en 2012, 2013, 2014, 2015 et 2016, plusieurs intervenants (dont le ministre David Heurtel et Daniel Breton) ont demandé aux constructeurs de fournir assez d’inventaire pour que les consommateurs puissent faire l’essai et l’achat d’un véhicule électrique sans attendre des semaines voire des mois.
En réponse à nos demandes, la majorité des constructeurs automobiles qui s’étaient engagés à fournir assez d’inventaire n’ont pas tenu parole, nuisant donc sciemment à la lutte aux changements climatiques.
On assiste aussi actuellement à une campagne de dénigrement orchestrée contre le grand prix de Formule E et tout ce qui est relié à l’électrification des transports. Cette campagne est malheureusement largement rediffusée dans les médias. À la veille de l’adoption des règlements liés à la loi Zéro Émission, il y a un lien très clair à y faire. En attendant, à cause du manque de disponibilité, il est aussi “facile” de s’acheter une Chevrolet Bolt que d’acheter un lunar rover…

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