
Aller-retour Boisbriand-Gatineau dans la même journée? Oui c’est possible en Leaf!
- Écrit par Roulez Électrique
- Le 11/06/2015
- 20 Commentaires
- Nissan LEAF, témoignage, Voiture électrique
- Catégories: LEAF, Témoignage de propriétaires, Voitures électriques
Voici un texte de Sendra Schryer, propriétaire d’une Nissan Leaf, qui nous raconte son périple en VÉ de Boisbriand à Gatineau! Super intéressant. Merci Sendra!
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Mon expérience du 30 mai 2015 – voyage de 370 km aller-retour.
Nous étions 2 Leaf à partir de notre région des Basses-Laurentides en direction de Gatineau au Parc du Lac-Leamy. Comme j’habite tout près de Grande-Côte, j’ai décidé de prendre la 344 et la 148 pour pouvoir régénérer la batterie en passant dans les villages à 50 km/h. Comme c’était mon plus long voyage en VÉ jusqu’à maintenant et puisque je savais qu’il n’y a pas de bornes à tous les coins de rue, j’ai donc évité d’utiliser l’air climatisée par une chaleur de 29 degrés avec une humidité accablante. J’allais me contenter des deux fenêtres avant légèrement ouvertes et du ventilateur pour me rafraichir.
Départ de chez moi à 8h40 avec 166 km d’autonomie et une batterie chargée à 100 %. Un vent de face de 20 km/h avec de bonnes rafales à 40 km/h. C’est ce qui m’attendait tout au long de mon trajet.
Je suis arrivée à Montebello vers 10h50 avec 45 km d’autonomie. Jean-Pierre (l’autre Leaf) était parti plus tôt pour pouvoir charger avant moi. J’ai chargé l’auto de 11h07 à 12h33 pour atteindre 119 km d’autonomie. Il me restait 74 km à faire avant d’arriver à Gatineau.
« Montebello, qui est un très beau point central entre Montréal et Gatineau, cause un réel problème lorsqu’on doit être plusieurs véistes à se rendre au même endroit. La borne ne possède qu’un seul pistolet de charge, ce qui n’est définitivement pas assez. Un minimum de deux serait requis. Voir même en avoir deux autres à Grenville. De plus, la seule et unique borne est loin de tous les services, comme un restaurant ou un dépanneur. Après avoir marché aux alentours, il ne vous reste qu’à vous assoir dans votre auto, à manger votre sandwich et à lire un bon livre ou, encore, faire comme moi et apporter votre tablette ou votre ordinateur portable. »
En approchant de Masson-Angers, la température se gâtait et j’ai essuyé tout un orage. J’ai dû me ranger dans la cour d’une entreprise parce que les essuie-glaces ne fournissaient pas. J’avais maintenant le facteur « wyper » qui entrait en ligne de compte dans ma consommation d’énergie. Tout pour me faire grincer des dents, mais je n’avais pas peur puisque je maintenais une moyenne de 8,4 km/kW depuis le départ.
Arrivée finalement à 13h55 au Parc du Lac-Leamy avec 38 km d’autonomie restante. Le temps d’échanger nos expériences et connaissances, de rencontrer de nouveaux amis véistes, une recharge chez Christine et hop, on doit repartir. Comme Jean-Pierre et moi repartions en même temps, nous devions planifier qui rechargerait où. La borne de Montebello pour un et St-André-d’Argenteuil pour l’autre. Le vent avait diminué en intensité et, de plus, ce serait un vent arrière et non de face. J’ai convenu de me rendre à St-André et de laisser la borne de Montebello à Jean-Pierre qui allait prendre la 148 par la suite, tandis que moi je poursuivais sur la 344.
18h21. Départ de chez Christine avec 169 km d’autonomie. J’étais confiante de pouvoir parcourir les 122 km jusqu’à St-André-d’Argenteuil. Je programme le GPS pour le retour à la maison. Il pleut, je suis dans une ville où je n’ai jamais mis les pieds, le soleil est disparu sous les nuages, rien pour m’indiquer où est le sud, le nord, l’est et l’ouest. Je me fie aveuglément à mon GPS sans me douter une seconde qu’il me dirigeait tout droit vers l’autoroute 50! Ah zut! Demi-tour illico presto. Je venais de perdre 12 précieux kilomètres!
Tout un retour en vue. Il pleut et il pleut fort. J’ai dû utiliser aléatoirement l’air climatisée pour désembuer les vitres et les essuie-glaces fonctionnaient sans arrêt. Mon autonomie baissait et elle baissait vite. Tellement qu’à Grenville, j’appréhendais de devoir appeler l’assistance routière de Nissan et je commençais à regretter mon choix de me rendre directement à la borne de Saint-André. Les routages de la route et l’accumulation d’eau dans ceux-ci sont venus s’ajouter aux joies de la consommation d’énergie. J’ai dû diminuer ma vitesse (ce qui n’est pas mauvais) mais les flaques d’eau me ralentissaient et je le voyais bien, ma moyenne avait diminuée à 8,0 km/kW.
Après avoir parcouru quelques kilomètres un peu stressants, vérifiant mon GPS et ma consommation d’énergie toutes les 20 secondes, j’arrivais enfin à Saint-André-d’Argenteuil avec une autonomie restante de 35 km. Vite! Vite! À la borne pour brancher Pupuce!
Pendant que mon auto rechargeait à la mairie, je me suis rechargé l’estomac chez Pizza 3000 où j’ai eu un accueil chaleureux même rendu à 20h50. Malheureusement, je n’ai pas demandé le nom de la serveuse mais franchement elle mérite un « A+ » et la pizza était excellente. Dommage que la borne ne soit pas positionnée à ce restaurant. Mais de devoir marcher 3 coins de rues après avoir mangé ne fait pas de mal au tour de taille. Par contre sous la pluie, pas de parapluie, on est légèrement mouillé. J’imagine maintenant en hiver à -25.
« Pizza 3000, installez une borne pour les clients. D’ici 5 ans, vous devrez ouvrir 24 heures pour accueillir les touristes véistes! »
Après le ravitaillement, dernier sprint direction la maison. Il est 22h05, je suis fatiguée, plus que 76 km à parcourir. L’autonomie de l’auto était à 121 km au départ de St-André-d’Argenteuil. J’ai continué sur la 344 jusqu’à Oka et, comme il me restait suffisamment d’autonomie, j’ai profité de l’occasion pour prendre la 640 et pouvoir rouler à 100 km/h jusqu’à la maison. Arrivée à la maison, il me restait 50 km d’autonomie.
Belle journée, belle expérience, bons souvenirs mais pitié au minimum une BRCC sur l’autoroute 50 ou la 148!
Roulez Électrique
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Tu es une vraie! J'ai fait ce parcours à deux reprises (malgré qu'on me l'ait déconseillé) mais
par des conditions plus favorables en général. Mais il est vrai que le vent est presque toujours de l'ouest ce qui est plutôt désavantageux pour le trajet de Montréal vers Gatineau-Ottawa. Nous avons une belle région verte qui a beaucoup à offrir et que nous désirons partager. Dommage que l'autoroute 50 (est-ce qu'une route à 2 voies sur presque toute sa longueur est une autoroute???) et la route secondaire 148 ne soit pas mieux pourvue de bornes publiques.
C'est pourquoi l'ajout de bornes son ce corridor constitue notre priorité au sein de l'AVÉQ-Outaouais. Nous sommes confiants d'y arriver dans un avenir pas trop lointain.
Intéressant comme description.
Notre région Ottawa/Gatineau regroupe environ 1,1 millions de résidents; c'est la 4ème au Canada. Il y a là un potentiel très important pour l'implantation de bornes de recharge selon les axes autoroutiers qui nous lient à la région métropolitaine de Montréal.
À en voir votre récit coloré, vous êtes convaincue de l'utilisation de l'électricité pour vous déplacer et c'est tout à votre honneur. Le commun des mortels n'est pas prêt à délaisser les autoroutes et la climatisation pour faire de longs trajets. J'en tire donc comme leçon qu'il faudrait une voiture électrique capable de faire un "vrai" 200km si on entend l'utiliser comme véhicule principal et séduire les automobilistes.
En augmentant l'autonomie des vé, on évitera aussi les futures bousculades aux bornes de recharge car il est irréfutable que le nombre de vé va considérablement augmenter au cours des prochaines années.
Finalement, j’entends souvent dire que de rouler à faible vitesse "régénère" la batterie. J’ai plutôt l’impression que c’est la diminution de la friction contre le vent qui permet d’augmenter la distance parcourue avec la même quantité d’énergie. Peut-être que je me trompe. Quelqu’un a une théorie à ce sujet?
Avec des bornes de recharge L2 il est donc plus malin de rouler lentement puisque leur taux de recharge correspond à peu près à une vitesse de 40Km/h. Rouler trop vite vous fera donc passer beaucoup plus de temps à la borne.
Pour ce qui est du "commun des mortels", il ne faut pas oublier qu'en banlieue beaucoup de ménages ont deux voitures. La LEAF actuelle peut donc très bien devenir la voiture principale pour les déplacements locaux. La LEAF comme voiture unique cela viendra plus tard mais si on remplaçait déjà toutes ces secondes voitures on aurait déjà fait un progrès énorme!
L'affichage de la consommation en énergie peut être utile pour le déterminer.
Garder le compteur le plus près de 10kW et multiplier la vitesse par deux vous donne la distance parcourable.
Contrôler la puissance est davantage important dans ce contexte, mais a l’inconvénient de produire une vitesse variable peu propice au partage de la route.
Puisque la batterie dispose de 20.5 kWh à 100% de SOC*
Dépendant des conditions, chaussées, profil, vent, chauffage ou non, il est parfois possible d'approcher, voir dépasser 90km/h.
En principe, cela permettrait de parcourir 180 km, mais il est peu probable que le trajet permette de maintenir cette consommation à cette vitesse, sauf l'été sur une route parfaite et sans vent.
*Après 81 000 km je suis à 88% ce qui donne 18 kWh d'utilisables, donc à 10 kW de puissance 160 km parcourable.
Il faut alors multiplier la vitesse par 1.8.
J'ai fait Blainville Ottawa en octobre 2013 en passant par Montebello.
Il faisait froid et je n'avais pas une pleine charge au départ, donc des conditions peu idéales.
En plus j'ai une 2012 avec un chargeur de 3.4 kW. Je confirme que l'affichage de la Leaf est fait pour M. et Mme tout le monde, optimiste lorsque la batterie est bien chargé et pessimiste lorsqu'elle est très déchargée. Je pousse à peu près toutes les machines à leur limite, la Leaf ne fait pas exception et parfois ma vielle carcasse aussi!
En passant, il y a un plan B à Montebello....juste pas facile à voir et utiliser et je n'en ai pas eu besoin.
C'est juste une déformation professionnelle, je vois des prises et de l'électricité partout avec plein de gaspillage et d'opportunité de mettre les choses en ordre. :-)
Je salue tous ceux qui s'y frottent
Et tout ça, sans stress!!
Faut dire que j'étais la Pro du "on va gazer quand la lumière est allumée depuis 25km"
Sans BRCC ce type de parcours reste définitivement compliqué, en début d'année j'ai parcouru plusieurs centaines de Km sur des BRCC aux Etats-Unis, les arrêts sur de telles bornes deviennent endurables. Malgré le fait que de s'arrêter une demi-heure à presque toutes les heures et demi n'est pas trop pratique, faire du chemin en LEAF est beaucoup moins fatiguant que dans un pétrolosaure, même sans les pauses forcées.