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2015 : une année indécise pour l’électrification des transport

Le bagage de connaissances de Daniel sur l’électrification des transports est tel qu’il est incommensurable! Daniel se consacre désormais aux «3E» : Énergie, Environnement et Électrification des transports! Bienvenue dans la communauté de Roulez Électrique, Daniel!
Sylvain Juteau
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2015 sera-t-elle une bonne ou une mauvaise année pour l’électrification des transports?

Je suis d’avis que les avancées que nous pourrions avoir en matière d’électrification des transports risquent d’être modestes. Voici pourquoi.

–         Élection fédérale :

2015 sera une année d’élection fédérale. Or, l’électrification des transports est un sujet à peu près inexistant du discours des partis à la Chambre des communes. Et non seulement le gouvernement conservateur ne parle pas d’électrification des transports, mais il a cessé depuis 5 ans tout appui financier à l’achat ou la location de voitures partiellement ou entièrement électrique, ce qui est à peu près unique parmi les pays industrialisés.

De plus, leur programme d’aide à l’innovation dans le secteur automobile auquel est rattaché un montant de 500 millions $ a, contrairement à son titre, bien plus aidé les grands constructeurs à améliorer les infrastructures d’assemblage que la recherche et l’innovation en matière d’électrification des transports ou d’efficacité énergétique. De ce montant, à peu près tout a été attribué aux Chrysler, Toyota, Magna et autres grands qui sont tous situés en Ontario.

Donc, les entreprises et organismes du Québec n’ont rien reçu lors de l’octroi du premier 500 millions $ offert il y a 5 ans, et il semble qu’à moins d’un lobby sérieux de la part du gouvernement du Québec, le second 500 millions $ ira encore entièrement à des entreprises installées en Ontario.

De plus, le gouvernement fédéral a annoncé il y a environ deux semaines qu’il ne réglementerait d’aucune manière les industries gazières et pétrolières car le bas prix du pétrole est déjà bien assez lourd à porter pour elles… les pauvres.

J’ai un sentiment que les subventions, crédits d’impôt et baisses d’impôts à ces entreprises seront bonifiés pour ces dernières.

Et selon les derniers sondages, les Conservateurs sont ex-aequo en tête avec les Libéraux dans les appuis.

–         Prix du baril de pétrole/prix de l’essence :

Selon les pronostics les plus généralement évoqués, le prix de l’essence risque de demeurer bas en 2015 car la guerre des « pushers du pétrole » bat son plein. Les pays de l’OPEP ont décidé de maintenir leur niveau de production « même si le prix du baril descend jusqu’à 20 $ », selon les dires d’un représentant de l’Arabie Saoudite…

Qui dit bas prix du baril dit bas prix à la pompe. Et qui dit bas prix à la pompe dit hausse des ventes de VUS et de camionnettes. Donc, pour beaucoup de gens, l’année 2015 ne sera pas celle de la transition vers un véhicule moins énergivore, partiellement ou entièrement électrique, mais vers l’achat d’un véhicule plus gros. Cela ne veut pas nécessairement dire que ce véhicule sera automatiquement plus énergivore car les constructeurs améliorent tout de même un peu l’efficacité énergétique de la plupart de leurs nouveaux modèles, mais lorsqu’on grossit le format de son véhicule, on ne diminue à peu près jamais la consommation de celui-ci… À MOINS QUE CE VÉHICULE SOIT PARTIELLEMENT OU ENTIÈREMENT ÉLECTRIQUE et même cela n’est pas toujours vrai. Ce n’est certainement pas en passant d’une compacte traditionnelle à une hybride gloutonne comme une BMW X6 qu’on y arrivera!

–         L’électrification des transports au Québec et la loi zéro émission

Un sujet qui risque de devenir chaud au Québec cette année sera celui de la loi zéro émission. Honnie par les constructeurs et une majorité de concessionnaires, la loi les forçant à vendre une certaine quantité de véhicules partiellement et entièrement électriques (PZEV et ZEV) risque d’être au centre de débats et d’échanges sur la place publique.

Une fois cela dit, même si une forme de loi zéro émission est adoptée en 2015, cette mesure risque fort de n’entrer en vigueur qu’en 2016 ou 2017.

D’un autre côté, le déploiement de bornes de niveau 3 à travers le Québec fera de notre territoire un endroit où l’électrification des transports est plus avancée que partout ailleurs au Canada.

En résumé, encore une fois l’année 2015 en sera une où les choses ne se feront pas toutes seules en matière d’électrification des transports.

En tant « qu’ambassadeurs », nous devrons tous continuer à mettre l’épaule à la roue.

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